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Porter bébé – Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau

Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, rédactrice en chef du magasine “Allaiter aujourd’hui”, est l’auteure de nombreux ouvrages autour du maternage. Dans Porter bébé, elle explique pourquoi et comment le portage est nécessaire au bon développement du bébé, tant sur le plan psycho-affectif que social.

Le portage dès les prémisses de l’humanité

Dès le début de l’ouvrage, l’auteure rappelle que les humains sont des mammifères porteurs à l’instar des chimpanzés par exemple. Nous portons avec nous nos petits encore immatures à la naissance d’abord dans un soucis de protection et de survie ensuite pour sa réassurance. Le portage est donc une clé essentielle de l’évolution de notre espèce car un bébé laissé au sol était une proie de choix pour nos prédateurs. De plus, porter son bébé a permit aux femmes de continuer leurs activités de cueillettes tout en gardant un œil sur leur progéniture. Avant même la conceptualisation du principe de portage, les mères savaient instinctivement comment protéger au mieux leurs petits.

La transition du monde utérin vers le monde extérieur

Comme évoqué plus haut, nous naissons immatures. Il nous faut presque 1 an de vie pour commencer à être autonome par l’acquisition de la marche et de la parole. Et passé cet âge nous sommes encore bien loin de prendre un joli F2 loin de papa et maman !! On nous explique qu’en devenant bipède, la station debout a considérablement changé la forme du bassin de la femme. Ainsi la gestation humaine a dû se raccourcir pour que la tête du nouveau-né puisse passer dans le bassin. Cette précocité de la venue au monde laisse des bébés bien dépendants de leurs parents et avec des organes qui doivent encore maturer. Quoi de mieux pour cela que de rester au chaud près de sa mère ? En l’absence de poche comme les marsupiaux et de poils auxquels les bébés s’agrippent, il a bien fallu inventer des outils. Cette partie du livre est très intéressante quant aux divers moyens de portage à travers les cultures et les âges. Si certains peuples Amérindiens portaient leurs bébés sur des planches de bois ficelées à la mère, les Inuits par exemple mettent leur bébés nus bien au chaud dans leur capuche tout contre la peau de la mère. On se rend compte que finalement le portage a toujours existé partout dans le monde et que l’Occident a peu à peu délaissé cet héritage au profit des landaus.

Les bienfaits pour bébé

Porter son bébé est donc une pratique tout à fait naturelle qui au delà de la praticité dans les déplacements et impératifs du quotidien présente une multitude de bienfaits pour les petits. Déjà il n’y a pas de meilleur endroit que tout contre l’un de ses parents ! Le contact avec le porteur est essentiel pour la construction émotionnelle d’un nouveau-né. Porté ainsi, il se sent rassuré, protégé. Il reconnait en plus des sensations qui lui sont familières, comme le battement du cœur qu’il entendait dans l’utérus de la mère ou encore le doux bercement de la marche. Le portage permet également de rester à la vertical est donc d’avoir une meilleure digestion pour un tout-petit au système digestif encore bien fragile. Enfin être à hauteur des adultes donne la possibilité à l’enfant de regarder ce qui l’entoure, de découvrir son environnement, de participer à la vie de la maison en étant présent lors de chaque activité de la famille, même la plus banale comme la préparation d’un repas. Porter son bébé lorsqu’il est angoissé, lui proposer cette solution de secours dans un endroit sûr et familier lui permet de recharger ses batteries sereinement et donc de mieux appréhender les difficultés. Bien loin de faire des “enfants capricieux”, le portage renforce leur confiance en eux.

Mine d’informations sur le portage (et j’ajoute sur le portage physiologique d’ailleurs, c’est à dire sur celui qui respecte la physiologie du bébé), ce petit livre se lit facilement et se glisse très bien dans les poches des plus récalcitrants !

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