Allaiter son bébé allergique aux protéines de lait de vache (PLV)

Après nos péripéties de reflux, de relactation et de freins de langue & lèvre restrictifs, j’ai suivi en parallèle un régime d’éviction strict aux protéines de lait de vache et croisés, plus communément appelé “régime APLV”. Les allergies alimentaires des bébés sont encore peu connues alors qu’elles sont nettement plus répandues qu’on ne le pense. Beaucoup de parents ignorent qu’elles existent et nombreux sont ceux qui les découvrent tardivement, après des mois à regarder leur bébé souffrir sans réussir à comprendre pourquoi.

Ce qui peut retarder le diagnostic est la variété des symptômes possibles : troubles digestifs (reflux, sang dans les selles, constipation…), réactions cutanées (eczéma, urticaire…), problèmes respiratoires mais aussi troubles du sommeil, faible prise de poids, anémie… Il n’est pas toujours évident de faire le lien entre ces problèmes et l’allergie alimentaire, mais c’est une piste à prendre en compte et à ne surtout pas écarter quand on cherche la (ou les) raison(s) du mal-être de son bébé.

Cette histoire aidera principalement les mamallaitantes, je vous donne ici tous mes conseils pour mettre en place et poursuivre ce régime particulier en cas de suspicions d’allergies aux PLV chez votre bébé. Concrètement, on se sent un peu perdue au début mais une fois les habitudes installées, c’est parti !

Les indispensables à connaître avant de démarrer ce régime

  • Pour savoir si bébé réagit aux protéines de lait de vache, il est nécessaire de suivre un régime d’éviction strict, c’est-à-dire ne consommer absolument aucun aliment qui en contient, pas même une trace.
  • Ce régime met du temps à faire effet sur bébé : en moyenne, 3 semaines après les débuts. Ce laps de temps s’explique par la durée nécessaire d’élimination de ces protéines dans notre organisme. Ça peut paraître long, mais il faut tenir le coup et se dire que c’est pour le bien-être de bébé, ça en vaut la peine.
  • En conséquence, le moindre écart (ou erreur) et il faut tout recommencer à zéro… Et c’est reparti pour 3 semaines “en attente” de résultats sur bébé. Une info certes difficile, mais qui motive à ne pas “craquer” sur les aliments bannis.
  • Si par erreur ou par craquage, on a consommé des PLV, il faut rester vigilante sur plusieurs jours: certains bébés vont réagir quelques heures après, d’autres quelques jours après.
  • En cas de suspicion d’une allergie aux PLV de bébé, des docs vont prescrire une prise de sang pour “vérifier”, d’autres feront des pricks tests, etc. Avant les 3 ans de bébé, tous ces tests ne sont pas fiables et le nombre de “faux positifs” ou “faux négatifs” est énorme. En clair, il n’y a pas de meilleur test que ce régime pour savoir enfin, si oui ou non, bébé réagit aux PLV. À savoir que des bébés sont polyallergiques, c’est-à-dire qu’ils ont plusieurs allergies, et là ça devient plus complexe…
  • Pour plus d’infos ou si vous avez des questions, je vous redirige vers le groupe Facebook Allergie alimentaire support information et entraide. J’y ai récolté un tas d’informations et de conseils, ce groupe m’a énormément aidé dans la mise en place de ce régime, j’en profite pour remercier une nouvelle fois les admins et les mamans qui m’ont aidé !
  • Dernière chose : les mamans qui font ce régime passent souvent pour des extraterrestres, aux yeux du corps médical mais aussi de son entourage. Difficile de leur faire comprendre les enjeux, mais il vaut mieux se blinder dès le départ, car vous allez forcément être confrontée à des jugements mal placés, c’est mon conseil perso.

Régime APLV : mode d’emploi

  1. On stoppe net la consommation de TOUT ce qui contient des protéines de lait de vache : fromages, lait de vache, crème fraîche, yaourts beurre, préparations industrielles tels que plats, biscuits, dessserts, chocolats, charcuterie, pain, chips… Il devient indispensable de bien lire les étiquettes et compositions de tous les produits que vous allez manger, on retrouve des PLV presque partout, même là où on ne les attend pas.
  2. On stoppe également la consommation des allergènes “croisés” aux PLV : viande bovine, lait et fromage de brebis, soja (attention j’annonce dès maintenant, comme pour les PLV, le soja est très présent dans les produits industriels, dur!).
  3. Vous l’aurez bien compris… on privilégie le fait maison. Je n’étais pas très “cuisinière dans l’âme” avant d’entamer ce régime… je me suis vite rattrapée et aujourd’hui, j’en suis bien contente. Des recettes sont également disponibles sur le groupe Facebook, sinon on en trouve facilement sur le net.
  4. On se tourne vers des aliments alternatifs, heureusement il en existe pas mal aujourd’hui (je vous propose une petite liste un peu plus bas) et on se note une liste d’enseignes où acheter ces produits, en magasin comme en ligne : rayons bio des supermarchés et hypermarchés, magasins bio et spécialisés…. Bon, la note sera plus salée qu’à l’accoutumée mais comme on ne mange plus dehors, la balance du budget s’équilibre, ouf !
  5. Dans l’idéal, on tient un journal alimentaire mis à jour quotidiennement. C’est le meilleur moyen de faire un lien entre ce qu’on a consommé et les symptômes de bébé, même si c’est dur à tenir. Pour ma part, j’ai essayé d’en avoir un mais je n’ai pas tenu longtemps. En réalité, je mangeais tout le temps les mêmes choses donc je ne prenais pas vraiment de risques !

Mes aliments “OK” fétiches

Petite liste non exhaustive de mes fétiches devenus mes “meilleurs amis de la bouffe” (cf. photo de cet article) :

  • Lait (ou jus) végétal : lait d’avoine au petit-déjeuner et lait d’amandes pour mes cafés au lait Bjorg (mes préférés)
  • Pain des fleurs/tartines au sarrasin
  • Purée de sésame Léa Nature
  • Confiture Bonne Maman aux fruits rouges (combo purée de sésame et confiture sur pain des fleurs, mon délice)
  • Pâte à tartiner Nocciolata (merci la vie)
  • Yaourts à l’avoine Bicyclette
  • Huile de coco pour la cuisson et les pâtisseries
  • Beurre végétal Primevère
  • Beurre de cacahuète
  • Sachets de plats préparés Léa Nature…

Vous l’aurez deviné, il n’y a pas trop de place pour le grignotage, je fais mes gâteaux maisons pour mes envies (besoins ?!) de sucre et de desserts. Pour les plats, je cuisine beaucoup de fruits et légumes, des féculents basiques comme pâtes, riz, bougour, quinoa…

Les bonus

Il existe d’autres outils pour nous aider à poursuivre ce régime, notamment des applications comme Allergobox qui propose des produits en fonction de notre régime alimentaire.

Il existe également de nombreux sites et blogs avec un tas de recettes excellentes, comme La faim des délices, le compte Instagram Babyallergy… Il y a de quoi trouver son petit bonheur avec quelques recherches en ligne !

Je pense vous avoir partagé les informations essentielles que j’ai en ma possession, j’espère qu’elles aideront les mamans qui, comme moi, suivent ou vont suivre ce régime le temps de leur allaitement. Et bien sûr, si vous avez des questions ou si vous souhaitez compléter ces infos, laissez votre commentaire juste en-dessous.

Je vous embrasse,

Stéphanie

Un article rédigé en mars 2019

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