L’histoire de notre relactation

Une histoire dont j’ai mis du temps à initier l’écriture… Notre relactation. Encore une fois, je dis bien « notre » parce que c’est un défi qu’on a vécu et relevé à deux, notre dyade dans toute sa splendeur. Même si je pourrais dire qu’on y est arrrivé à 3, avec le papa, mon Kiko qui a été et qui est toujours si présent pour nous. Notre relactation, je la regarde aujourd’hui comme une grande victoire, mais ça me rappelle aussi mon immense regret d’avoir écouté tous ces « professionnels de santé » qui m’ont amené à arrêter brutalement notre allaitement. Pour ceux et celles qui ont déjà lu « L’histoire de notre allaitement : acte I », vous connaissez déjà le gros de cette histoire. Je vais maintenant vous raconter ce qui m’a amené à vouloir relacter, tout ce que j’ai entrepris pour réussir notre relactation et comment j’ai vécu cette expérience dans mon petit cœur de maman. Pour les mamans qui recherchent concrètement « quoi faire » pour relacter, un autre article est à lire en cliquant ici où je vous donne tous mes conseils pour réussir à votre tour. Ici, j’entre plutôt dans la confidence de mes ressentis, mes émotions vécues pendant cette période qui m’a été très éprouvante, aussi bien physiquement que psychologiquement.

Un rapide rappel avant de me dévoiler

Le point de départ de notre relactation a été le RGO de mon bébé Nino. Dès son premier mois, un RGO interne sévère s’est déclenché, un peu du jour au lendemain. Et nos journées sont devenues comme un cauchemar : mon Nino en souffrait beaucoup et, forcément, hurlait de douleur pendant de longues heures chaque jour. Le seul moyen de le calmer un peu était de le porter en permanence, de le bercer, de le balader… Une mission pas mal épuisante. Nos moments d’échange étaient quasiment réduits à néant, et je passais mes journées soit avec bébé accroché au sein alternant tétée et micro siestes (j’ai appris bien plus tard qu’il avait un frein de langue et de lèvre restrictifs qui l’empêchait de bien téter, mon amour), soit avec bébé baladé en portage ou en poussette. Pas un temps mort. Au bout de quelques semaines à tenir ce rythme difficile, et après avoir vu trois pédiatres qui m’ont dit : 1. Vous n’avez pas assez de lait, il faudra complémenter. – 2. L’allaitement ça ne marche pas pour tout le monde, et vu votre tête c’est pas possible, on passe au biberon et comme ça il sera plus calé et il n’aura plus besoin de boire autant. – 3. Le cododo est absolument interdit et vous devez absolument espacer les tétées de 2h sinon c’est vous qui lui faites du mal… Et bien j’ai cédé, alors grande naïve face à ces professionnels en qui j’avais confiance. Avec Kiko, nous avons décidé de « passer au biberon » comme on dit, une éventualité qui ne m’avait jamais traversé l’esprit auparavant tellement je souhaitais allaiter mon bébé. J’ai alors cru que les reflux de Nino s’atténueront avec le lait en poudre, et bien pas du tout. À l’inverse, en me renseignant cette fois-ci de mon côté, j’ai appris que c’est le lait maternel qui est le plus recommandé en cas de reflux puisqu’il est nettement moins acide que le lait articiel. À ce moment-là, je me suis sentie mal, mais tellement mal. Déjà que je n’arrivais pas à accepter de « passer au biberon » (j’ai d’ailleurs détesté lui en donner, je crois même avoir développé une sorte d’aversion au biberon), voilà que je découvre que tout ce qu’on m’avait dit était faux. Tout ! En lisant les témoignages de parents notamment sur les groupes de mamallaitantes sur les réseaux sociaux, je découvre alors qu’il est possible de relacter après un arrêt d’allaitement. Avant ça, je n’en avais jamais entendu parler. J’ai lu ces mots et ces conseils comme le messie, j’avais la solution, il fallait à mon tour que je me lance. Très vite, j’en ai parlé à Kiko qui m’a tout de suite soutenu, mais j’avais des barrières internes : j’avais pas mal perdu confiance en moi, je doutais énormément, je ne savais pas si j’étais capable d’y arriver et de vivre un potentiel échec. Je n’arrêtais pas de me dire : et si ça ne marche pas ? Mon bébé avait déjà tellement de mal à téter, je me demandais si ce n’etait pas « égoïste » de ma part de lui demander un si grand effort parce que oui, la relactation demande énormément d’énergie. Au bout de quelques jours, après des heures et des heures de récolte d’informations, je me suis sentie suffisamment renseignée et reboostée (aussi grâce au soutien inconditionnel de ma petite sœur), c’était parti, j’ai retenté l’aventure lactée !

Opération relactation enclenchée

C’était un lundi, le jour des 2 mois de mon bébé. Le premier grand test était là, la première remise au sein. J’appréhendais ce moment, j’avais lu que de nombreuses mamans ont abandonné la relactation parce que leur bébé refusait tout bonnement de téter une fois mis au sein. Leur bébé ne souhaitait pas ou ne savait plus téter à cause de l’habitude prise du biberon (la succion est totalement différente, et le risque de confusion sein/tétine du biberon peut arriver très très vite). Pour mon plus grand bonheur, mon Nino a accepté de téter, des larmes de joie ont coulé sur mes joues, j’avais mon bébé dans les bras et c’est comme si le monde s’était arrêté de tourner. Ça n’a duré que quelques minutes, ce qui était déjà beaucoup pour une « re-première », et je crois que c’est ça qui a enclenché ma motivation extrême. Après cette teta, je ne pouvais plus me dire que je n’aurais plus jamais mon bébé au sein, j’étais prête à tout pour y arriver, je ne rêvais que de ça : allaiter mon amour. De surcroît, bébé a réussi à téter sans les bouts de sein que j’utilisais depuis nos débuts (et que je déconseille aux mamans aujourd’hui), j’ai senti qu’on allait y arriver, mon bébé et moi. Que ça allait être dur, mais qu’on allait y arriver. On est tous les deux entré en « lune de miel » comme on appelle ça entre mamans maternantes, c’est-à-dire peau-à-peau au maximum, portage, cododo… on était collé quasi tout le temps. C’est tout beau, surtout dit comme ça, mais on n’a pas eu trop de chance parce qu’à cette période-là, c’était la canicule et croyez moi, ça n’a pas été simple…

Les premiers jours de la reprise, j’ai bien entendu continué à lui donner du lait artificiel. Le conseil numéro 1 pour la relactation est de faire téter bébé le plus souvent possible, avant et/ou après le biberon. Alors je lui proposais tout le temps, mais je me disais qu’après le biberon, il aurait moins envie de téter, alors je proposais davantage avant. Sauf que mon débit était alors très faible, et bébé s’énervait très vite au sein (par faim et par impatience, ce qui est normal). Je devais alors bien m’organiser pour avoir un biberon prêt afin de lui donner aussitôt qu’il n’acceptait plus de téter. Sauf que, en fonctionnant comme ça, j’avais peur de le faire trop patienter, j’ai alors arrêté de lui proposer le sein avant le biberon pour passer à l’après biberon, mais c’était un peu le serpent qui se mord la queue. Je n’arrivais pas à savoir comment bien faire, ou en tout cas, faire au mieux pour lui et pour ne pas le traumatiser. En plus de ça, je n’ai pas réussi à suivre un autre grand conseil pour la relactation : changer de contenant pour donner le lait artificiel, arrêter le biberon pour réapprendre à bébé à téter le sein. J’avais peur de demander trop d’efforts à Nino en lui demandant en plus de s’adapter à un autre contenant et de le faire encore plus patienter quand il avait faim. Après coup, je regrette de ne pas avoir essayé de le nourrir autrement, j’aurais dû au moins tenter le coup. Je crois que je n’en avais pas la force en fait, parce qu’en plus de tout ça, je devais tirer mon lait autant de fois possible dans la journée, au mieux après les tétées pour aider à la stimulation. C’était pour moi une vraie mission, je courrais littéralement pour tirer quelques petites minutes, bébé refusait d’être posé et il se mettait à pleurer très vite (impossible pour moi de laisser mon bébé pleurer). J’avais alors du mal à concilier tous les conseils reçus, et chose qui n’aidait pas le moral, je tirais si peu de lait à ce moment-là. Même si c’était tout à fait normal et que je m’y étais préparée, ça me rendait quand même un peu triste…

J’étais alors à la recherche d’aide et de nouveaux conseils adaptés à notre situation, et j’ai cherché à rencontrer une conseillère en lactation (qui plus est, la plus recommandée de mon département). Pour elle, ma démarche était la bonne, je devais continuer à m’adapter au comportement de Nino et de continuer à lui proposer le sein au maximum, même hors biberon, toutes les heures si possible. Elle m’a également conseillée d’utiliser un DAL (Dispositif d’Aide à la Lactation) fait maison pour remplacer ce fameux biberon. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, le DAL est une sonde qui, d’un côté, est intégrée au biberon contenant le lait en poudre, et de l’autre côté, est accolée au téton quand bébé tète le sein. Avec ce système, il tète le sein donc stimule la lactation, et se nourrit de lait en poudre via la sonde. Sur le papier, ça peut paraître simple et superbe mais dans la pratique, tu-tu-tu, ça n’a pas marché pour moi. Nino refusait catégoriquement que j’intègre la sonde à sa bouche, il la rejetait avec la main, il était tout petit et pourtant plein de dextérité. J’ai esssyé et ré-essayé, en vain. On a alors repris la même routine qu’avant, Nino au maximum au sein et tirage le plus possible. Je notais également dans un tableau la quantité de lait tiré par jour, le nombre de tirages, etc. En parallèle de tout ça, j’avais aussi arrêté de lui donner la tétine qu’il avait commencé en même temps que le biberon. Tétine + biberon, deux objets que je voyais vraiment comme des ennemis de mon allaitement, comme s’ils me remplaçaient (en fait, j’ai peut-être deux aversions!). Et j’ai consommé beaucoup BEAUCOUP de galactogènes, sans être sûre que ça fonctionnerait, je misais surtout sur leur effet placebo. Plusieurs fois par jour, je buvais des tisanes d’allaitement, de la Vita Malt et du Galactogyl. J’ai pris de l’homéopathie : fenugrec, ricinus 5CH, alfalfa. J’ai mangé des lentilles et des flacons d’avoine. J’ai vraiment tout essayé! Petit à petit, Nino buvait de moins en moins de lait artificiel et tétait de plus en plus, j’étais si heureuse… mais si fatiguée. Il reprenait son ancien rythme : une alternance de tétées de quelques minutes et micro-siestes en boucle. Il passait alors près de 10h par jour au sein, je n’arrivais pas à faire autrement, je ne comprenais pas pourquoi notre allaitement se passait comme ça. Surtout que certains jours, il buvait très peu de biberons et d’autres jours, c’était l’opposé. Je notais tout et les journées « beaucoup de biberons » me déprimaient complètement. J’avais l’impression de tourner en boucle, de ne pas voir le bout du chemin, de faire tout ça pour rien… Pourtant je savais bien que les variations sont courantes dans la relactation et qu’il ne faut pas se décourager, mais c’était si dur. Toutes nos journées et tout mon cerveau étaient consacrés à notre « opération relactation », heureusement que j’étais bien entourée et soutenue. Sans ça, je ne suis pas sûre que j’aurais tenu le coup.

Une nouvelle fois, j’avais besoin d’aide et je suis repartie à la pêche aux conseils, cette fois-ci auprès des mamallaitantes présentes sur les réseaux sociaux. Le groupe Facebook Allaiter en maternant m’a invité à suivre un autre « power-pumping », une stratégie de tirage différente qui permet de donner un coup de boost à la lactation. Au lieu de courir après les tirages, je devais cette fois-ci tirer 3 fois sur un créneau d’1h dans la journée. Bien entendu, c’était pour moi impossible à réaliser le jour, alors j’ai suivi cette méthode le soir, après avoir couché Nino, même si j’étais épuisée. Pendant 1h, installée sur ma chaise à bascule, je faisais : 1 tirage de 20mn – 1 pause de 10mn – 1 tirage de 10mn – 1 pause de 10mn – 1 tirage de 10mn. Je vous laisse imaginer que je ne pouvais rien faire d’autre pendant cette heure, qui était mon temps de pause avant de redonner le sein à bébé lorsqu’il se réveillait le soir. Pas toujours facile à suivre, mais je l’ai fait pendant 6 jours. Les premières fois, je n’avais pas beaucoup de lait tiré, mais petit-à-petit, j’en avais un peu plus chaque jour. Ça donne de l’espoir, croyez moi, et ça aide énormément dans la motivation de voir le biberon de lait se remplir ! Et puis ce jour est venu… Après 4 semaines intensives, mon Nino a refusé tout biberon et s’est remis au sein exclusivement. Je n’arrivais pas à réaliser que c’était vrai, d’autant plus que c’est arrivé au moment où ma petite sœur, mon beau-frère et ma petite nièce d’amour sont venus nous voir. Nos premières retrouvailles après la naissance de nos deux bébés, c’était un pur bonheur. Entre tout ce qu’on avait entrepris, le « power-pumping » et la joie d’être avec la nouvelle famille de ma sœur, je crois aussi que mon sentiment de bien-être a joué dans la réussite de notre relactation.

À ce stade, on pourrait croire que ça y est, c’est gagné, l’allaitement est totalement reparti. Sauf que ça n’a pas été le cas, on a dû faire face à des imprévus.

Le retour d’un allaitement exclusif, mais en péril

Une semaine après le retour de notre allaitement exclusif, je ne saurais expliquer ce qui s’est vraiment passé, c’était lors de la tétée de dodo du soir. Mon Nino s’énervait fort au sein et il pleurait à chaudes larmes, je n’arrivais pas à le calmer. J’avais cette sensation de ne plus avoir de lait, je ne l’entendais plus déglutir… j’ai craqué en pensant qu’il pleurait de faim et on lui a donné un biberon de mon lait. Il s’était ensuite calmé et endormi, je pleurais fort parce que je n’arrivais pas à comprendre ce qui se passait. Le même scénario s’est répété le lendemain, je me sentais désespérée. Je suis repartie dans des recherches, et là je tombe sur l’histoire d’une maman dont son bébé avait un frein de langue restrictif qui avait engendré une baisse de sa lactation. Son bébé n’arrivait pas à bien téter, à bien stimuler, et je me reconnaissais complètement dans son vécu : bébé qui ne fait que s’endormir au sein mais reste accroché toute la journée, bébé très nerveux et rempli de tension dans son corps, bébé qui ne dort que dans les bras… Aussitôt, je regarde dans la bouche de Nino pour essayer de voir, et là j’aperçois tout de suite qu’il a un frein de lèvre supérieure, mais je n’arrive pas à voir s’il a bien un frein de langue restrictif. Je lance alors des SOS aux mamans du groupe Facebook Frénotomie et freins, et là une maman qui vit pas loin de chez moi me donne les coordonnées d’une conseillère en lactation IBCLC. Je la contacte tout de suite mais manque de bol, on est en plein mois d’août, elle est à l’etranger. Elle me propose alors de lui envoyer des photos et vidéos de bébé en train de pleurer, et rien qu’avec ces infos, elle a pu me dire que sa langue ne se levait pas suffisamment. Et j’ai (impatiemment) attendu son retour 10 jours plus tard pour qu’elle vienne confirmer le diagnostic à domicile. Entre temps, j’étais chaque jour de plus en plus inquiète, peur que mon bébé ne mange pas à sa faim, peur de lui faire plus de mal que de bien. Chose que je n’ai pas dite, je partais chaque semaine à la PMI de mon quartier pour vérifier qu’il prenait bien du poids. Chose incroyable pour moi, il prenait très bien, mais je pense qu’il gagnait en poids parce que j’acceptais de « jouer le jeu » et de le garder au sein entre 10 et 12h par jour, rien que ça… Pendant ce temps d’attente du rendez-vous, j’ai résisté, je ne l’ai pas complémenté au biberon, surtout que je n’avais plus de stock de mon lait, et il ne me laissait pas 5mn pour pouvoir tirer. Autre problème qui a pointé le bout de son nez : des douleurs atroces pendant et en dehors des tétées. La succion de Nino était devenue si mauvaise que ça engendrait des blessures, c’était comme si on m’enfonçait des aiguilles au sein. Horrible. Au bout de plusieurs jours, j’avais trop mal, j’étais obligée de réutiliser les bouts de sein, à mon grand désespoir. Je ne supportais plus les douleurs, c’était trop dur. Et puis des engorgements sur les 3/4 de mes seins sont arrivés, de nouvelles douleurs permanentes et lancinantes, je n’en pouvais plus. Et enfin, un vasospasme a – bien entendu – fait son apparition. Un cumul pas possible…

Le rendez-vous avec la consultante arrive enfin. Elle me confirme très vite que Nino a un frein de langue postérieur et un frein de la lèvre supérieure. Il n’y a pas d’autre solution, il faut l’opérer au plus vite pour sauver notre allaitement. Nouveau problème : de toute la région parisienne, il n’y a que deux docteurs qui coupent ces deux freins, et ces deux docteurs étaient en congés jusque fin août, il faudra attendre leur retour. J’étais dépitée, on avait enfin trouvé la raison de tous nos problèmes d’allaitement, mais il n’y a pas assez de docteurs formés pour nous aider. À ce dépit s’est ajouté ce que je redoutais tellement… En quelques jours, j’entendais Nino déglutir de moins en moins, je le voyais remplir ses couches de moins en moins, pleurer de plus en plus. Forcément, pour moi, il avait faim mais il n’arrivait plus à téter suffisamment pour être repu, ça a sonné le re-retour du biberon. Après les tétées, si il s’énervait et se mettait à pleurer, on a décidé de le complémenter, par précaution. La simple idée qu’il avait potentiellement faim m’était insupportable. Alors j’ai pris sur moi par rapport à ma « relation » au biberon, et je lui en ai donné « de bon cœur ». En un sens, je crois que j’étais au moins soulagée de savoir que nos problèmes d’allaitement ne venaient pas de moi, de mon corps que j’ai beaucoup accusé.

Au lendemain de ce re-retour du biberon, les deux docteurs revenaient de congés. J’ai appelé le premier dès l’ouverture de son cabinet, il a été super parce que dès que j’ai parlé de notre « urgence allaitement », il a accepté de nous recevoir deux jours après lors de sa pause déjeuner. Ça y est, le rendez-vous était pris, je pouvais commencer à entrevoir la fin de nos galères. Le jour J est vite arrivé, on a rencontré un docteur plein d’empathie et très à l’écoute, qui a confirmé les freins et a pu les couper aussitôt au laser. Moi, je n’ai pas pu rester pendant l’opération (qui pourtant, n’a duré que deux minutes), c’est Kiko qui a assuré tandis que je m’effondrais en pleurs dans le couloir. Quand j’y repense… j’ai pleuré plus que mon bébé !

Et cette opération a changé nos vies. Nino a réappris par lui-même à téter, son éveil était plus présent que jamais, nos échanges plus nombreux, il y a vraiment eu un avant/après frénotomie (le nom de cette opération). Toujours par précaution, on a continué à lui proposer des biberons 1 à 2 fois par jour, mais très vite les quantités ont diminué et en 15 jours, il n’en voulait plus du tout.

Le retour officiel de notre allaitement exclusif

Après 2 mois et demi de combat, le 13 septembre a marqué enfin et officiellement le retour de notre allaitement exclusif. Quelle fierté, mais quelle fierté ! Comme vous avez pu le lire, c’était un chemin long, éprouvant, difficile, semé d’embûches. Mais nous y sommes arrivés. Aujourd’hui encore, en me replongeant dans ces souvenirs, je n’en reviens toujours pas. Pendant des semaines, je dirais jusqu’aux 6 mois de Nino, j’avais l’impression que c’était faux, j’avais l’impression d’être une imposture quand je disais que j’allaitais exclusivement mon bébé. Je ne sais pas pourquoi je ressentais ça, je crois que j’avais tellement peur qu’autre chose vienne gâcher notre allaitement que je me préservais au cas où. Surtout qu’après l’operation, il a quand même fallu du temps pour que notre allaitement devienne enfin plus calme, plus serein. Vers ses 5 mois et demi, Nino commençait enfin à faire des vraies siestes en tétant allongé et je pouvais enfin, moi aussi, me reposer avec lui. Alors oui, je dirais qu’il a fallu 6 mois pour que notre allaitement se mette bien en place. Et quand on le vit, 6 mois, c’est long quand même. Quand j’étais enceinte, je prévoyais d’allaiter bébé pendant 1 an environ. Mais après ce qu’on a vécu, mon envie a changé, on ira jusqu’à son sevrage naturel, mon bébé arrêtera de téter le jour où ce sera lui qui l’aura décidé. Ça prendra peut-être du temps, c’est variable en fonction des enfants, en moyenne il faut compter 2 ans et demi d’allaitement. Ça peut paraître long et dingue, mais à moi, ça me convient parfaitement. Peut-être même qu’un co-allaitement sera possible si la vie nous offre l’arrivée d’un deuxième bébé, qui sait ?

En tous cas, je suis si heureuse et fière d’avoir accompli tout ça, de ne pas avoir lâché, d’avoir résisté, d’avoir cru en nous et surtout en mon bébé… Le meilleur, le plus beau, le plus merveilleux. J’espère que notre histoire saura aider d’autres mamans qui vivront cette situation. Vous le savez, je suis là pour aider, alors si vous avez des questions, mettez tout ça en commentaire, et je vous répondrai, sans faute.

Merci de m’avoir lu, et doux bisous à vous toutes et tous,

Stéphanie

Un article rédigé en mars 2019

No Comments

Sorry, the comment form is closed at this time.